La Loire à vélo, troisième !

Après Anne-Yvonne et Gérald accompagnés de leur petite famille (pas encore complète Clin d'oeil) en 2006,puis Yves en solo en 2008, au tour de Dominique d’aller effectuer quelques tours de pédales le long du plus long fleuve sauvage d’Europe, et de continuer, tout comme Yves, un peu plus vers l’est sur cette route, dénommée Eurovélo 6. Celle-ci, dédiée aux cyclotouristes afin de rallier l’Atlantique à la Mer Noire en suivant cours d’eau naturels et canaux, rassemblent bout à bout pistes cyclables et petites routes peu fréquentées.
Mon objectif était de rallier Nantes à Mulhouse en suivant l’Eurovélo 6, puis de remonter vers Strasbourg, en 13 jours : soit environ une moyenne de 100km journaliers, afin d’accumuler des kilomètres et d’essayer de me constituer un petit foncier (n’ayant pas l’intention d’effectuer de visites particulières, sûrement très intéressantes mais fort nombreuses tout au long du parcours).

Équipement

Contrairement aux précédentes expériences de cyclo-camping, me voici équipé de sacoches au lieu de ma remorque habituelle. Je dois l’avouer que les sacoches sont quand même mieux adaptées pour cette pratique. Suite aux conseils de Fabrice, je ne peux que vous confirmer la qualité des sacoches de la marque Ortlieb. En particulier concernant leur étanchéité que j’ai pu tester à 2 reprises sous de très fortes pluies d’orage.
Pour le destrier, toujours mon fidèle Rockrider 500 équipé de nouveaux porte-sacoches Tubus. Le top ! Au niveau tarif d’achat également !

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Mécanique
Cette année, j’ai été particulièrement servi concernant les problèmes mécaniques. En effet, 2 casses successives de rayon sur la roue arrière. La première fois, dès le deuxième jour qui occasionne un détour sur Azay le Rideau afin de trouver un vélociste. La roue réparée, me voici reparti en matinée mais dès le lendemain, nouvelle casse. Cette fois-ci halte à Amboise pour confier ma roue aux cycles Richard (un peu de pub au cas où vous passez par là, en plus ils ont de jolis Scott !). Après une réparation express (45minutes), il m’est indiqué que les casses successives étaient probablement dues à une tension trop forte des rayons. J’avais justement fait réviser ma roue juste avant de partir dans une grande enseigne du côté de Chantepie, mal m’en a pris …. La suite du parcours s’est effectuée sans soucis exceptée une petite crevaison de la roue arrière. Moralité : je crois bien que je laisserais pour la prochaine fois, la révision de mes roues (le reste, je peux m’en charger) à un vrai vélociste.

Parcours
Pour le parcours, j’avais fait l’acquisition du topo-guide « Eurovélo 6 – de l’Atlantiqueau Rhin à vélo » édité par l’éditeur allemand Huber Verlag. Ce topo-guide rassemble 6 cartes avec annotations utiles tels sites d’intérêt, magasins de cycles et campings. Si vous souhaitez, comme dans mon cas, parcourir l’Eurovélo 6 sans objectif touristique particulier, c’est largement suffisant. Attention toutefois à l’année d’édition : des campings peuvent apparaître, mais également, plus embêtant, disparaître … Je l’ai constaté, mais heureusement pas été confronté.
Il existe d’autres topo-guides plus complets avec des textes sur les points d’intérêt touristiques, mais les cartes, quelles qu’elles soient, sont nécessaires car l’aménagement (et surtout le balisage) esttrès variable selon les régions, ou plutôt les départements. En gros, tout n’est pas trop mal jusqu’à Orléans. Après, cela se dégrade très rapidement et il faut attendre l’est et le Doubs pour retrouver un balisage digne de ce nom.
J’ai débuté l’Eurovélo 6 au départ de Nantes (Rennes-Nantes en TER), connaissant déjà le parcours de Saint-Brévin les Pins à Nantes. Voici par la suite, les différentes étapes :

  • Saint-Gemmes sur Loire : premier camping au bord de l’eau. Sympa (et le moins cher : 6€).
  • Azay le Rideau : détour pas prévu, mais nécessaire pour trouver un vélociste pour réparer ma roue
  • Chaumont sur Loire : au bord de la Loire, sympa surtout avec une très bonne bière fraîche achetée à la brasserie artisanale locale (une bière blonde et une bière ambrée, Brasserie du Val de Loire : brasserieduvaldeloire@hotmail.fr).
  • Chateauneuf sur Loire : bien reposant après la plus longue distance parcourue (135 km), de plus réalisée sous une pluie d’orage très dense après Orléans. Heureusement le soleil est réapparu pour la fin de la journée.
  • Cosne-Cours sur Loire : camping infesté de moustiques. J’ai du aller dans le bourg pour aller bouquiner tranquillement le soir, toujours au bord de la Loire
  • Décize : petite ville bien tranquille. Au camping, apparition d’une extra-terrestre (l’Américaine Traci) pratiquant le cyclo-camping avec un vélo de ville sans vitesse.
  • Paray le Monial : la ville est remplie de pèlerins « très » catholiques. Ils ont tous un badge autour du cou. Bizarre. J’ai pour voisins de camping, Nadette et Christophe, un couple de retraités originaire du Tarn et sportifs : on se croisera très régulièrement jusqu’au Doubs.
  • Chagny : le peu de campings aux alentours fait que de nombreux cyclo-campeurs y se retrouvent. Yannick, Morbihannais exilé à Muhouse, et qui a pour objectif de rejoindre, avec son fils Erwan, la presqu’île de Rhuys ; Traci, toujours avec son single speed ;
  • Keith de Leeds, avec qui j’ai partagé l’emplacement de camping.
  • Saint-Jean de Losne : potentiellement tranquille au bord la Saône. Evitez toutefois la soirée annuelle (c’est du moins ce qu’on nous a été dit) du camping. Mon voisin de camping est, cette fois-ci, Gilles, le Québécois.
  • Thoraise : point de camping, mais du « semi-sauvage » en profitant de l’aménagement d’une halte nautique le long du Doubs (sanitaires et douche froide).
  • Baume les Dames : tout nouveau camping bien agréable en compagnie de Nadette et Christophe recroisés au cours de la journée et de Gilles.
  • Joncherey : petit écart (tout proche de la Suisse) de l’Eurovélo 6 afin de trouver un camping (plutôt rares sur cette partie de parcours).
  • Colmar : évitez le camping ! Pas cher mais tout proche de l’autoroute.
  • Strasbourg : camping bien connu depuis le « BZH-VTT trip in Alsace » mais incontournable pour prendre le TGV à destination de Rennes partant à 6h25 du matin.

Au total, un peu plus de 1400 km aucompteur avec une vitesse moyenne de 20 km/h.

Tourisme
Bien que le tourisme n’était pas l’objectif premier de mon parcours, il est très agréable depouvoir observer de jolis paysages ou ouvrages, de s’arrêter le temps d’une petite pause et prendre quelques photos.
De nombreux points de vue le permettent régulièrement, mais il faut bien le dire que les châteaux de la Loire aux alentours de Blois (Chaumont sur Loire, Chambort, …) sont des incontournables ; ainsi que la vallée du Doubs en débutant par la ville de Dole.
Pour profiter au mieux de cette partie française de l’Eurovélo 6, il est préférable de l’effectuer d’Ouest et Est, car l’arrivée dans le Doubs est somptueuse et, de plus, le vent souffle plus dans le bon sens !
Ci-après quelques clichés pour illustrer quelques observations de tout type le long du parcours :

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Château de Saumur

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Village troglodyte de Souzay Champigny

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Envol de montgolfière à Chaumont sur Loire

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Vue sur Blois

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Château de Chambord

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Église de Germigny des Prés

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Château de Sully sur Loire

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Les toits de Gien

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Le pont-canal de Briare

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Paray le Monial

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Dole

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Le tunnel de Thoraise (aménagé avec des chutes d’eau à l’entrée et à la sortie)

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Tia, le bateau-péniche de Pierrot

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Le Doubs

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La vallée du Doubs

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Besançon, vue de la citadelle

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L’Isle sur le Doubs

Solo or not solo
J’appréhendais quelque peu ce premier parcours en solo. En fait, point de crainte à avoir : les journées sont assez bien remplies pour ne pas s’ennuyer et les soirées, ici généralement au bord de l’eau, tranquilles avec un bon bouquin sont très agréables.
De plus, il s’avère que l’on est rarement seul. Surtout sur ce type de parcours (connu et fréquenté).Les campings sont les points de ralliement pour les autres cyclos rencontrés au cours de la journée.
Ainsi :

  • Nadette et Christophe, sympathique couple de retraités, impressionnants par les distances parcourues. C’était sympathique de se retrouver sur le parcours au hasard des haltes et pauses, ainsi qu’aux campings. Pour eux, point de destination à atteindre sur l’Eurovélo 6 : là où le vent les mènera jusqu’au 17 août. Nos chemins se sont séparés du côté de Montbéliard.
  • Keith (from Leeds), l’informaticien anglais en retraite, (trop) amateur de vin français. A priori, les retraites outre-Manche n’atteignent pas des sommets et voyant le tarif du camping de Chagny (10€), il me força un peu la main pour partager un emplacement. Son équipement était fait de bric et de broc avec des sacs plastiques afin de préserver si possible une étanchéité à ses affaires. Comprenant heureusement son accent de Leeds, j’ai passé une bonne soirée en sa compagnie. Sa destination : les Alpes en passant par quelques vignobles bourguignons !
  • Yannick et son fils Erwan avec qui j’ai partagé un petit cidre (breton !) pour le dîner. Salarié chez PSA, il a passé quelques années à l’usine de la Janais.
  • Traci, l’écrivain américaine qui avait pour objectif pour son quatrième séjour en France de suivre les pas du poète anglais du XVIIIème siècle William Wordsworth, qui effectua un séjour dans les Alpes. Pour Traci : de Calais à Chamonix à pied en passant par Paris afin de récupérer un incroyable vélo de ville, sans vitesse et repeint à la va-vite. Le porte-bagage arrière a été élargi avec une grille récupérée d’un tancarville afin de fournir suffisamment de place pour fixer un sac à dos. Et elle roule ! Très bien même ! Aux premiers contreforts des Alpes, elle est censée laisser son vélo et de continuer son périple jusqu’à Chamonix à pied. Etant originaire de Vail dans le Colorado, elle connaît la haute montagne et possède la condition physique qui va avec. Incroyable non ? Et si je vous dis qu’elle doit partir 5 mois en Antarctique à partir de mi-septembre ? Et bien, tout cela est vrai ! Allez faire un petit tour sur son blog.
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  • Gilles, le Québécois installé en France depuis 20 ans, hardi défenseur de l’éco-mobilité avec une argumentation plus que pertinente (normal en tant que Directeur de l’agence gérant entre autres la vélo station de Chambéry). C’était un plaisir de pouvoir discuter avec une telle personne connaissant particulièrement son sujet et ayant un tel état d’esprit joyeux et convivial.
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  • Pierrot, le médecin retraité (originaire du Grand Fougeray) rencontré à la halte nautique de Thoraise. Amateur plus qu’averti, il a rénové son bateau et s’est confectionné une très jolie annexe de type voile-aviron. Il nous (Gilles et moi-même) a invité à prendre le petit déjeuner sur son bateau et nous a prêté son canoë (que Gilles pratique régulièrement, normal pour un Québécois !) pour effectuer un petit tour sur le Doubs. Inoubliable !

L’année prochaine, pas de doute possible : destination l’Eurovélo 6 à partir de Mulhouse et cap vers l’Est !
Yves, parti cette année sur cette partie de l’Eurovélo 6, pourra déjà nous en parler, probablement très rapidement sur le fameux site du Bretagne VTT !!!

La Loire à vélo, troisième !