Récit du roc des Alpes 2015 d’Arnaud.
C’est avec le roc d’Azur dans le rétroviseur que je me décidais courant février de participer au roc des Alpes, dans la station de la Clusaz.
J’emmène dans mon sillage David, déjà présent lors de l’aventure azuréenne quelques mois plus tôt, ainsi que Tof et Emeric deux copains Rennais.
On décide de s’inscrire à deux épreuves, la rando Roc Aravis du samedi 13 juin (24km et 500m de D+) et bien évidemment l’épreuve phare du dimanche le Roc des Alpes avec ses 51km pour 2000m de D+ annoncés.
Un weekend très dense si on compte les deux journées de trajets pour l’A/R Rennes->La Clusaz (vendredi et lundi).
Vendredi
Départ 6h30 de Rennes pour rejoindre David à Ozouer-Le-Voulgis en Seine-et-Marne (ça ne s’invente pas), transfert de nos vélos sur sa voiture et roulez jeunesse, projet arrêt (ou presque) La Clusaz.
On logera dans un studio super bien équipé au cœur du village, box fermé au sous sol pour la voiture et les vélos, tranquillité et confort assurés.
Quoi de mieux pour se mettre dans l’ambiance montagnarde que de débuter ce weekend par une succulente tartiflette (ou croziflette suivant les goûts), charcuterie locale, Edelweiss bien fraîche et tarte aux myrtilles sauvages… le tout dans une ambiance qui commence à monter petit à petit dans la station, le décors est planté!
Samedi
Journée ultra chargée: finalisation du dossier pour l’appart, retrait des dossards, retrait du bracelet au roc Test Camp, préparation des vélos, déjeuner sur le pouce et il est déjà 11h30, l’heure de se rendre en bas du télésiège du Crêt du Merle.
On monte à 1490m d’altitude où le départ sera donné à 12h pétantes, sous un soleil de plomb.
C’est parti, l’ambiance est conviviale, les paysages somptueux et très vite les chemins s’élèvent. Le sol est rocailleux mais il faut garder la tête levée pour admirer la chaîne des Aravis qui se dresse devant nous, grandiose.
Des passages en sous-bois rafraîchissent agréablement, passage à l’incontournable lac des Confins où on se croirait rouler au milieu d’une carte postale.
La suite est une succession de montées et de descentes, en montagne il n’y a pas de plat ce qui laisse peu de moments pour se relaxer sur le vélo.
Les ravitos sont bien garnis sans non plus être extraordinaires, mais garnis quand même. La touche locale tout de même: reblochon à déguster!
Quelques 25km et 660m de D+ plus tard nous voilà de retour au village toujours sous le soleil, ravis par cette jolie rando et bel avant goût de la rando du lendemain.
Mais la journée est loin d’être terminée, on a juste le temps de rentrer nos vélos au garage que Tof et moi sommes déjà repartis au village pour enfourcher deux magnifiques VTT Enduro de test mis gracieusement à disposition par Scott.
On passe rapidement louer le kit complet du parfait enduriste (voire même du descendeur): protections tibias, genouillères, dorsale, coudières, casque intégrale et j’en passe… Robocop style!
On part aux guidons de nos Genius LT 700 Tuned direction les remontées mécaniques. En haut on empreinte une piste bleu d’enduro (800m D-) où rares se font les vététistes car il est près de 16h30, on a la piste pour nous! Les VTT sont juste incroyables, les cailloux, racines et bosses sont avalés sans broncher et avec une incroyable stabilité, un local a d’ailleurs surnommé ce vélo le Tapis Volant, c’est dire!
Il a fallu plusieurs pauses parce que les bras ne tenaient pas la distance, sans ça on a vraiment pris un plaisir énorme, c’est peu dire.
Après une bonne douche et un apéro léger devant la course d’enduro qui passait à moins de deux mètres de notre terrasse, on finit la soirée chez une amie, dans un chalet sur les hauteurs du village autour d’un succulent repas (à base de pattes, oui quand même :))
Dimanche
Levés 7h45, dehors il fait beau mais il a plu bien dru durant la nuit, veste de pluie dans le camel obligée…
Il s’est fallu de peu qu’on rate le départ de notre vague (9h15), mais nous voilà bel et bien partis pour ce qui va s’avérer être une « journée » dantesque.
Ça démarre directement par une montée de 6km relativement raide qui nous mène au Crêt du Merle, là où nous avions pris le départ la veille.
Partis derniers de la vague on remonte un à un les concurrents, par dizaine, par centaine même, il convient de passer le premier goulet d’étranglement (aux 10km) sans mettre le pied à terre, chose faite.
Les paysages sont toujours aussi beaux, et ce n’est pas une pluie fine qui viendra gâcher le panorama.
Les jambes sont bonnes, les sensations aussi, la course s’annonce bien. Un peu de folklore au premier ravito, un gros troupeau de chèvres s’est mélangé aux vététistes, certaines étaient en panique mais la cohabitation s’est plutôt bien passée 🙂
La boue a par ailleurs fait son apparition, beaucoup de portions descendantes se sont faites à pieds, les racines glissantes rendant la chose beaucoup trop risquée sur la selle.
La première boucle de 30km nous ramène au village, avant d’enchaîner sur une seconde boucle de 21km démarrant de nouveau par un montée très raide et très longue (on nous avait bien prévenu d’en garder sous la pédale sur la 1ère boucle).
Beaucoup de monde monte à pied, fatigués, pris par les crampes, le terrain glissant rendant l’effort et la concentration plus importants.
Comme au roc d’Azur dans la descente du Fournel, un gars s’est méchamment viandé dans une single très piégeux, résultat 10 bonnes minutes d’attente mais plus de peur que de mal pour le malheureux, il est évacué par hélico, principe de précaution.
S’en suit le moment pénible de la journée: 1h de descente à côté du vélo en file indienne, descente tout en dévers, raide, gros cailloux, méchantes racines et surtout 10 bons centimètres de boue liquide cachant tout les pièges… ce fut long, très long et pénible, les gens glissaient sur plusieurs mètres déclenchant pour certains des crampes en essayant de se rattraper, une boucherie 🙂
Blague à part on n’arrêtait pas de se demander comment les premiers étaient passés là, même par terrain sec c’était très engagé par endroit, un peu trop pour moi.
L’arrivée est là, 7h15 après le départ, 6h environ de pédalage/marche, je vous laisse calculer la moyenne.
On finit dans les 700 sur 1500, sachant que seuls 800 ont fini la course (les 700 autres ont été invités à rentrer par la route pour une question de sécurité et de délais).
Je n’étais cependant pas le seul de la Bretagne VTT ce weekend là, Solenne était à l’arrivée pour nous prendre en photo, c’était bien sympa de se voir!
Je pense que je n’ai jamais fini aussi boueux, tant le vélo que le bonhomme, mais c’est bon pour la peau paraît-il 🙂
Toujours est-il que comparativement au roc d’Azur, le roc des Alpes est plus difficile, les conditions météo ayant bien sûr accentué ce sentiment.
Les côtes sont raides mais restent cependant régulières, sans à-coup, tout se monte donc à vélo sans problème si on se cale bien sur un rythme.
Après une bonne douche, lavage de vélo, achat de produits locaux (hmmmmmmm fromage) et apéro bien mérité, on prend le dernier repas en tirant déjà le bilan d’un weekend qui sera passé bien trop vite.
Lundi
Retour à la maison.