Cap au Sud et vue sur l’Ouest », telle pourrait être la devise de ces quelques journées de cyclo-camping réalisé mi-août 2012.
Elle pourrait également s’appliquer à la toute nouvelle voie cycliste baptisée « Vélodysée » rejoignant Roscoff dans le Finistère et Hendaye dans le Pays Basque. Au niveau européen cette voie, qui porte la dénomination Eurovelo 1, a pour point de départ le nord de la Norvège et pour destination le Portugal en passant par l’Ecosse, l’Irlande, le Pays de Galle, l’Angleterre, l’Espagne et donc la côte Ouest française. C’est la première des 14 Eurovelos définies par la fédération cycliste européenne ECF (www.eurovelo.org).
Pour ma part, le point de départ sera Saint-Nazaire et son pont afin de rejoindre Hendaye en 8 jours. Là est l’objectif principal : aller au Pays Basque relativement rapidement. Bien évidemment des pauses touristiques agrémenteront ces quelques 900 kilomètres, mais il faut bien l’avouer que la côte Ouest peut montrer des visages assez déplaisants n’encourageant guère un approfondissement du sujet …
Ce rapide récit est surtout constitué de clichés illustrant les paysages traversés, les petits moments agréables qu’il est bon de profiter en toute simplicité.
Les soirs venus, vue sur l’Ouest et 8 crépuscules.
Connaissant déjà une grande partie de la partie bretonne de la Vélodysée, le départ de ce petit périple cyclopédique est donc Saint-Nazaire, rejoint grâce aux TER de la SNCF. Le passage du pont s’effectue sans soucis en début d’après-midi. Heureusement le temps est plutôt clément (ni vent, ni pluie) et la circulation n’est pas trop dense en ce milieu de semaine. Les pensées déjà ailleurs, je n’ai pas le réflexe de sortir mon tout nouvel appareil photo (un Lumix LX-5, que je recommande). Mais le pont de Saint-Nazaire, tout le monde connaît !
Les panneaux de la Vélocéan doublés de la signalétique spécifique de la Vélodysée me guident sans trop de soucis vers la première étape, La Barre de Monts, proche de l’île de Noirmoutier.
Un petit passage rapide par Saint-Michel-Chef-Chef où je découvre la maison mère des fameuses galettes Saint-Michel ! Difficile à le croire, mais je ne suis même pas arrêté à la boutique malgré l’odeur agréable voletant dans les airs.
Un petit passage tout aussi rapide par Pornic et j’arrive déjà en Vendée avec ses marais, puis aux alentours du Gois.
Malheureusement les marées ne me permettent pas d’emprunter le passage pour l’île de Noirmoutier.
Une petite place est obtenue tout juste dans un camping de La Barre de Monts. La plage est toute proche. Premier crépuscule.
Le réseau cycliste vendéen est impressionnant avec ses voies dédiées, son balisage et ses équipements. Il est même possible de trouver un compresseur pour les pneus !
La Vélodysée me guide le long de la côté rocheuse avec un vent plutôt violent, puis à travers Saint-Gilles Croix de Vie (et sa pause pique-nique) et par la suite, Les Sables d’Olonne.
Toutes proches de la plage des Sables d’Olonne, des rues découvertes par hasard valent vraiment un petit détour. Il s’agit du quartier de l’île Pénotte dont les maisons sont décorées de fresques colorées réalisées par une artiste locale avec des coquillages.
Les voies cyclables vendéennes sont parfois exclusives, tel ce passage sous-terrain sorti de nulle part.
Mais qui me mène toutefois à Jard sur Mer pour le second crépuscule.
La Vélodysée passant par les marais vendéens montre que, il y a quelques années …, la mer était bien proche. Pour preuves, cette « île » et ce bateau de pêche au milieu des terres.
L’Atlantique réapparaît au niveau de la baie de l’Aiguillon au nord de La Rochelle.
L’île de Ré est toute proche et ne demande qu’à accueillir un autre vélo parmi tous les autres déjà présents. D’ailleurs l’aménagement du pont permet de franchir ses 4 kilomètres en toute sérénité.
Les petites ruelles de Saint-Martin de Ré et de La Flotte sont vraiment agréables.
Et le soleil couchant donne de belles couleurs à ce troisième crépuscule.
La ville de La Rochelle est traversée rapidement en ce début de chaude journée.
En route vers Rochefort, il est possible de dire bonjour à Yves.
Rochefort, exceptées ses demoiselles, c’est surtout l’arsenal avec la corderie royale et ses bâtiments tout en ligne et, toute proche, l’Hermione, copie à l’identique de la frégate de La Fayette.
Mais c’est également le pont transbordeur, édifice impressionnant et insolite qui permet aux piétons (et cyclistes !) de franchir la Charente.
En attendant le pont (?!), rien de telle qu’une excellente pression locale, la bière Atlantic, à déguster à la buvette du pont.
La traversée ne dure que quelques minutes mais sort vraiment de l’ordinaire.
Par la suite, la route plus classique me mène vers un camping dans les terres où j’assiste au quatrième crépuscule, celui-ci est plutôt champêtre.
Direction Marennes et ses huîtres : mon fidèle destrier me supplie de ne pas le laisser là. Son cadre acier ne supporterait pas cette ambiance fort saline. Bien évidemment, cela ne sera pas le cas !
Les pins du sud-ouest commencent à se présenter, mais les repères marins, tel le phare de la Coubre, sont toujours présents le long de la Vélodysée.
Les plages en ces temps de canicule sont bien tentantes, mais, non, la récompense de la baignade attendra le pays basque et je ne quitte pas la piste.
L’embarcadère de Royan est atteint rapidement et il ne faut pas attendre trop longtemps pour voir accoster l’un des deux ferries qui assurent la traversée de la Gironde.
Arrivé dans le Médoc, il serait possible de croire que l’on se trouve de l’autre côté de l’Atlantique.
Mais, nous sommes bien en France !
Les plages du sud-ouest sont plutôt encombrées, ce qui laisse les longues lignes droites (jusqu’à 8km) des pistes cyclables bien tranquilles.
Les campings locaux sont dimensionnés pour accueillir les très nombreux touristes et il est possible de parler d’usine avec son programme de festivités pour la semaine.
Pour le 5ème crépuscule, rien à signaler du poste de secours de Montalivet.
Le soleil est toujours présent, soit sur les panneaux du chemin de Compostelle dorénavant commun avec la Vélodysée, soit indirectement par cette présence qui me suit tout le temps !
Cette plus longue journée, en terme de kilométrage, me conduit jusqu’à Biscarosse Plage et un autre camping-usine avec ses 1300 places !
Cette station balnéaire très animée en cette saison est plutôt colorée pour ce 6ème crépuscule.
Pour la traversée du département des Landes, je quitte quelque peu les pistes cyclables pour emprunter les petites départementales plus directes. Celles-ci éloignées de la côte permettent de découvrir des communes landaises plus authentiques.
Après Lacanau en Gironde traversé rapidement deux jours auparavant, j’arrive vers d’autres sites renommés pour le surf français, les plages d’Hossegor et de Cap Breton.
Les rayons de soleil de ce 7ème crépuscule éclairent les derniers surfeurs qui en demandent encore plus.
Le Pays Basques m’accueille pour cette dernière grande journée à vélo.
Biarritz avec son phare et sa plage balnéaire est la première cité traversée.
Nouvelle pratique nautique à la mode dorénavant régulièrement rencontrée le long des plages basques, le SUP ou Stand Up Paddle.
Les cités se succèdent le long de la côte basque, tel le fameux port de Guettary à la sortie duquel l’aménagement de la Vélodysée prend fin.
C’est donc par les routes départementales un peu plus pentues, les Pyrénées se rapprochant, que Hendaye sera rejoint (avec la réapparition des marquages de la Vélodysée).
Juste après Saint-Jean de Luz et le fort de Socoa, la côte dorénavant montre des particularités géologiques.
Puis Hendaye et sa baie de Chingougy se présentent en ce début d’après-midi sous des nuages bien gris.
Après avoir planté ma tente, il est grand temps de profiter, malgré l’absence de soleil, d’une première baignade dans cet Atlantique côtoyé depuis un peu plus d’une semaine.
Le soir venu, direction le fronton de pelote afin d’assister en ce huitième crépuscule à une séance de jeux de force basque.
Le lendemain, les navettes franco-espagnoles permettent d’embarquer tout le monde pour l’Espagne et la ville fortifiée de Hondarribia.
Petite visite touristique dans ce pays basque espagnol puis un retour en France et quelques achats pour un dernier pique-nique local avec l’incontournable gâteau basque !
Cette descente le long de l’Atlantique en 8 crépuscules s’effectue sans problème car le balisage est plutôt efficace.
Le seul soucis (si c’en est vraiment un) provient en fait de la proximité de ces plages sur lesquelles s’agglutinent de nombreux touristes qui vous observent bizarrement, vous et votre fidèle destrier lourdement chargé. C’est vrai que cela détonne !
Si vous êtes tentés par cette Vélodysée, n’hésitez pas à prendre un peu de temps afin de vous éloigner de celle-ci. En particulier lors de la recherche de campings dans le sud-ouest, à moins de vouloir « profiter » de leurs animations fortement sonorisées …